JUPITER COYOTE:  Life Got In The Way (2019)

Pour ses 27 ans au compteur, Jupiter Coyote, un des doyens des « jams bands » sudistes issu de Brevard/Caroline du Nord, nous gratifie d'un excellent huitième opus studio nommé "Life Got In The Way" contenant quatorze titres. La musique de Jupiter Coyote est très élaborée, à la manière de Widespread Panic, le « jam band » vétéran d'Athens/Georgie. Outre leur fabuleux coup de patte, ils cueillent en chemin des influences country rock, rock sudiste, bluegrass... Qualifiée de « mountain rock », inspirée aussi du style du Grateful Dead, des Ozark Mountain Daredevils, de Poco, ou It's a Beautiful Day, et pour le rock sudiste par les Allman Bros et le Marshall Tucker Band, occasionnellement aussi légèrement funky -n'oublions pas aussi qu’ au début de sa carrière ce groupe a bénéficié du privilège d'un producteur de renom, le regretté Johnny Sandlin, sur leur premier album "Cemeteries And Junkyards" (1991) ainsi que sur ses second et troisième albums " Wade " (1993) et "Lucky Day" (1995)-, la musique de Jupiter Coyote se consomme en père peinard bien calé sur le canapé, les yeux fermés, en se laissant bercer par les longues suites de guitares que prennent John Felty, John Meyer et Matthew Mayes, ventiler par le violon planant de Steve Trismen, en n'oubliant pas de temps à autre pour ne perdre son chemin de s'humecter la gourmande avec ce bon vieux Jack Daniels. Cette allégorie du bien-être, vous allez la rencontrer sur ce "Life Got In The Way" dès l'ouverture du disque avec "Gravel Road", plus de huit minutes de leçon où tout s'imbrique avec dextérité, surtout les grattes, dans une longue jam à l'Allman Bros. On retiendra aussi "So it all comes to this" dans le même genre, de l'Americana dans l'air du temps sur "Tell Me How To Get There" et "Jackson Hole", du plus fondamental avec de bons miaulements de slide sur "Bamboo Groove", l'intéressant "swamp rock" "Swamp Funk Fifolet", le tourbillonnant "Redneck Bonafide" où s'illustre le violon de Steve Trismen, pour finitir en ballade sur cet attrayant album avec "A Friend To Die For".

Jacques Dersigny